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Extrait de Le bouddhisme zen Sôtô, Koho Chinzan Zenji)

Le nom de Sôtô est issu des premiers caractères des noms de deux maîtres, Tôzan Ryokai et Sôzan Honjaku. Dans le Recueil de paroles de Tôzan (Jp : Tôzan Goroku), il est écrit : « Comme le style profond de Tôzan se faisait sentir partout dans l’Empire, les maîtres du zen, de manière à montrer leur respect à son égard, appelèrent leur école Tôsô. » Plus tard, peut-être pour des raisons euphoniques, les caractères furent inversés pour se lire « Sôtô ». Dans la Thèse sur les dix règles de l’école (Ch : Tsung-men Shih-kuei-Lun ; Jp : Shumon Jikki Ron) de Fa-yen (Jp : Hôgen), l’école Sôtô apparaît aux côtés des écoles Rinzai et Igyô. Ce dernier ouvrage fut écrit entre 940 et 950. Auparavant, l’auteur avait parcouru le pays et entendu les noms de Rinzai, Igyô et Sôtô de la bouche des érudits bouddhistes. Il est donc clair que le terme de Sôtô était déjà en usage vers 910 ou 920.

Sôzan mourut en 901, Ungo Dôyô l’année suivante et Ryuge Kyôton (Ch : Lung-ya Chu-tun) en 923. On sait par ailleurs que le terme Sôtô était utilisé peu après les morts de Sôzan et d’Ungo et avant celle de Ryuge.

Funyô Zenshô (Ch : Fen-yang Shan-chao) fait référence à l’école de Tôzan ou à l’école Tôjô. Il semblerait donc que le nom de Sôtô n’était pas utilisé par les membres de l’école mais par ceux qui lui étaient extérieurs.

Tôzan eut de nombreux autres disciples que Sôzan. Son zen ne fut donc pas seulement transmis à travers la lignée de Sôzan, mais aussi à travers celle d’un autre de ses disciples réputés, Ungo Dôyô. La lignée de Sôzan s’éteignit après seulement quatre générations. L’actuelle école Sôtô représente donc la lignée d’Ungo.

Selon une autre théorie, le « » de Sôtô ne ferait pas référence à Sôzan mais au sixième patriarche, également connu sous le nom de Sôkei Eno. Sôzan était un fervent admirateur d’Eno et adopta le premier caractère de son nom. Dôgen Zenji, qui le premier introduisit le zen Sôtô au Japon, soutient du point de vue religieux que l’école Sôtô japonaise est l’héritière directe de la lignée du sixième patriarche, à travers celle de Tôzan, et n’est pas simplement une école zen de plus. Dôgen appelle le sixième patriarche et Tôzan « vénérables bouddhas », mais ne fait pas de telle allusion avec Sôzan. Ni Ejô ni Gikai1 au Japon ne semblent avoir employé l’appellation Sôtô. Elle fut sans doute adoptée après Keizan. Selon tout à la fois ce dernier et un rescrit impérial adressé au temple de Sôji-ji, le nom de Sôtô était composé à partir de ceux du sixième patriarche et de Tôzan.

À ses débuts en Chine, l’école Sôtô ne se manifesta qu’avec discrétion. Cependant, sa popularité avait beaucoup augmenté vers le milieu de l’époque des Song. Ses caractéristiques principales étaient :

  • tous les êtres ont la nature de Bouddha à la naissance et par conséquent sont foncièrement éveillés ;
  • on éprouve totalement la félicité de la nature de Bouddha dans un état de méditation paisible (zazen) ;
  • pratique et connaissance doivent toujours se compléter l’une l’autre ;
  • la stricte observance des rituels religieux doit être transposée dans notre vie quotidienne.

(…)

C’est Dôgen Zenji qui le premier introduisit le zen Sôtô au Japon. Keizan Zenji rendit possible sa popularisation, posant les bases de la vaste organisation religieuse qu’il est devenu aujourd’hui.

 

Sens fondamental du zen Sôtô - Temple zen Kokaiji à Vannes