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Depuis que j’ai obtenu l’état d’Éveillé, le nombre d’éons qui se sont écoulés est d’innombrables milliers de millions de myriades de milliards de quantités incalculables.

J’ai prêché constamment la Loi pour enseigner et convertir d’innombrables myriades d’êtres et les faire entrer dans la voie d’Éveillés, ce depuis d’innombrables éons.

C’est pour sauver les êtres qu’en manière d’expédients je représente l’Extinction, alors qu’en réalité je ne suis pas passé en Disparition et demeure ici en pérennité à prêcher la Loi.

Je demeure ici constamment, mais grâce à la force de mes pouvoirs divins, je fais en sorte que les êtres aux conceptions erronées, bien que je sois proche, ne me voient plus ; la multitude, constatant mon passage en Disparition, fait d’amples offrandes à mes reliques, tous sont emplis d’une aspiration passionnée et ont au cœur une soif d’adoration.

Les êtres, dès lors soumis à la foi, deviennent droits, doux et dociles en esprit, ils désirent de tout cœur voir l’Éveillé et n’épargnent pas pour cela leur propre vie.

C’est à ce moment que moi-même et la multitude des moines nous apparaissons ensemble sur le pic du Vautour ; c’est alors que j’explique aux êtres :

Je demeure ici en pérennité et n’ai point disparu, c’est par la force de mes expédients salvifiques que je me manifeste comme étant ou non en Disparition.

Dans d’autres royaumes il se trouve des êtres pleins de respect, de foi enthousiaste, et moi alors, au milieu d’eux, je leur prêche la Loi insurpassable.

Mais vous, vous ne l’écoutez point, et pensez seulement que je suis passé en Disparition.

Je vois les êtres plongés dans les affres et la douleur, aussi je ne me manifeste pas à eux et les amène à concevoir une soif d’adoration ; leur pensée d’aspiration passionnée est cause de mon apparition pour leur prêcher la Loi.

Telle est la force de mes pouvoirs divins et au cours d’éons incalculables je reste constamment au pic du Vautour et dans mes autres endroits de résidence ; alors que les êtres voient l’éon venir à terme, le grand incendie qui l’embrasse, ma terre, elle, reste sereine, constamment remplie de dieux et d’hommes, avec ses jardins, ses bosquets et ses pavillons, ses ornements de matières précieuses variées, ses arbres précieux abondants en fleurs et fruits, où s’ébattent les êtres ; les dieux y frappent les tambours célestes, toujours à jouer des musiques variées, à faire pleuvoir des fleurs d’arbre-corail et les disperser sur l’Éveillé et les grandes multitudes.

Ma terre pure n’est pas détruite, alors que les êtres la voient dans l’embrasement ultime ; chagrins et peurs, affres et douleur, de tout cela, nul qui ne soit rempli.

Ces êtres renaissent conditionnés par leur Acte mauvais et passent des éons incalculables sans entendre le nom des Trois Joyaux ; ceux qui se sont exercés aux mérites, doux et conciliants, droits de caractère, me voient tous en conséquence, en mon corps même me tenant ici et prêchant la Loi.

Parfois, pour cette foule, j’explique que la longévité de l’Éveillé est incalculable, et à ceux qui ne voient l’Éveillé qu’au bout d’un long temps, j’explique que l’Éveillé se rencontre rarement.

Telle est la force de ma sagesse, l’éclat de ma sapience est incommensurable, ma longévité est d’éons sans nombre, acquise après m’être longtemps exercé en Acte.

Vous qui avez la sagesse, n’allez pas là-dessus concevoir de doutes, vous devez y couper court, les réduire à jamais : la parole de l’Éveillé est réelle, non pas vaine.

Comme un médecin passé maître en expédients, qui, pour sauver ses enfants déments, se prétend mort, alors qu’il est là en réalité : on ne saurait le taxer de tromperie ; et moi, je suis le père du monde, le sauveur de ceux qui souffrent : tenant compte des opinions erronées du vulgaire, je me prétends disparu, alors que je suis là en réalité.

Car, s’ils me voyaient constamment, ils concevraient en pensée une opinion orgueilleuse, se relâcheraient, s’attacheraient aux cinq désirs et tomberaient dans les mauvaises destinées.

Je sais toujours si les êtres pratiquent ou non la Voie ; selon ce qui peut les sauver, je leur prêche une variété d’enseignements, me faisant à chaque fois cette réflexion : comment mener les êtres à entrer dans la Voie insurpassable et à réaliser rapidement le corps d’Éveillé ?